Le troisième exercice aborde ce
qui fait toute la moelle d’une scène d’action, à savoir : le revirement de
situation. C’est un exercice de style à part entière. Un revirement, s’il est
bon, peut transcender une scène ou la faire tomber totalement à plat, s’il est
tout nul.
Nous devons donc pondre une
nouvelle scène (nouveau lieu, même personnage principal) qu’un revirement de
situation viendra clore. Pour ce faire, nous devons utiliser un fusil de Tchekhov.
Pour ceux qui n’ont pas lu lepremier article de la série : Tchekhov disait… Parce que j’adore faire
référence à Tchekhov en fait, parce que j’ai de la culture et je lis des trucs d’érudits…
Tchekhov expliquait, donc, qu’un fusil placé sur une cheminée au premier acte
doit servir dans le troisième. La contraposée de cette proposition étant :
n’introduisez pas d’armes à feu si vous ne comptez pas vous en servir.
Ce procédé étant largement présent dans tous les romans
d’action, films et séries, le défi n’est pas tant d’arriver à l’utiliser, mais de le faire
de façon si subtile que le lecteur ne verra rien venir.
On procède en trois temps : dans
la première partie de la scène, l’auteur introduit l’objet, la compétence ou le
personnage qui provoquera le revirement de situation, ensuite la scène se
déroule, puis à un moment clef de l’action, le revirement intervient en
reprenant l’élément posé en loucedé par l’auteur au début. Un peu comme les
trois actes d’un tour de magie : la promesse, le tour, le prestige.
Attention, l’élément du revirement n’a pas forcement besoin d’être décrit, il
peut s’agir d’un détail implicite ou d’un élément hors texte (je dis ça, je dis
rien)…