Le point final, enfin. Un an de taf de manière plus ou moins assidue derrière le clavier. Mais je n'arrive pas à bosser autrement. J'ai besoin de laisser les histoires mijoter, à feu doux, dans un coin de ma tête.
Il m'est arrivé de partir de chez moi pour mon atelier d'écriture, et de mettre en place à la phrase près ce que j'allais écrire pendant l'heure et demie qui allait suivre. Je n'avais pas posé une fois les doigts sur le clavier de mon ordinateur dédié à l'écriture, mais la partie que j'allais écrire ne m'avait pas quitté de la semaine. Pendant que je faisais la vaisselle, pendant la douche, et finalement sous la fine pluie qui m'accompagnait sur le trajet.
Le rapport avec l'eau dans le processus de création est assez présent chez moi. Je l'ai remarqué depuis un bon moment. C'est en contact avec de l'eau, d'un courant, que les meilleures idées me sont venues. Va comprendre Charles. On a tous nos modes de fonctionnement. J'imagine qu'en se fixant sur un courant régulier les petits ressorts et les petites clavettes qu'on a dans le crâne se mettent en place comme il faut.
Tout ça pour dire que j'en ai terminé avec ma nouvelle de science-fiction, mon Space opera Rock dont le titre de travail est toujours Supernaut. Il est en relecture pour les derniers arrangements qui j'espère ne seront pas trop drastiques. Je vais pouvoir enclencher la phase de teasing.
C'est compliqué de trouver des gens pour vous donner un avis sur vos textes. Des gens suffisamment proches ou éloigné de vous pour mettre le doigt où ça fait mal, et qui ont l’expérience nécessaire pour vous dire des choses que vous ne savez pas déjà sur votre texte, ou qui voient clair dans vos petits arrangements avec le style.
D'une manière générale, c'est étrange de faire lire ses textes. On veut un avis, et quand on l'a on n'est jamais content. J'imagine que c'est surtout vrai au début. À la longue on sait gérer cette phase de relecture. Mes premiers textes, il fallait que je les fasse lire à tous le monde. Et derrière je me retrouvais avec des commentaires sympathiques et polis dont je ne savais trop que faire. Je savais que ce que j'écrivais n'était pas extraordinaire (en tout cas pas tout le temps), mais je ne savais en quoi, je ne savais pas ce qu'il manquait pour que ça soit bon. Qu'est-ce qu'il a de plus que moi ce Stephen King !
À la longue on prend du recul, on relit des vieux textes, qu'on a pris le temps d'oublier. Et la y'a deux écoles.
La première : whow ! qu'est-ce que c'est que cette merde ! J'ai commis ce truc ! et en plus je l'ai fait lire ?! Et je me suis fâché avec des potes pour ce machin !!!
La seconde : Mmmm pas mal du tout. Dis donc, t'as du style mon cochon.Graou graou.
Donc voilà dans quelques années quand je me replongerai sur Supernaut, je me dirai soit l'un soit l'autre.
En attendant je dois passer à autre. Chose. Bye bye sci-fi, hello horreur.
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